Commotion cérébrale

Bien que les commotions cérébrales soient souvent reliées aux sports de contact tels le football et le hockey. Elles peuvent aussi survenir dans la vie de tous les jours, par exemple, suite à un accident de voiture, deux têtes d’enfants se frappent ensembles ou si l’on reçoit un objet sur la tête. Cependant, il n’est pas absolument nécessaire qu’il y ait un coup direct sur la tête pour causer une blessure au cerveau, un mouvement très rapide du cou peut suffire à faire bouger le cerveau dans son liquide et venir se heurter contre les parois osseuses du crâne.

Les enfants sont plus susceptibles de se faire une commotion cérébrale facilement que les adultes. Premièrement, parce que les muscles ne sont souvent pas assez fort par rapport au poids de leur tête pour retenir le mouvement excessif du cou causant un traumatisme crânien. Deuxièmement, leur tissu cérébral est en développement et donc plus fragile que celui de l’adulte. Troisièmement, il importe encore plus d’être prudent dans leur prise en charge avec les enfants car les effets des commotions sont cumulatifs et, ayant encore la vie devant eux, ils sont à risque d’en refaire d’autres au cours de leur vie.

Les symptômes peuvent apparaître immédiatement ou parfois mettre jusqu’à 48-72 heures à se manifester. C’est pourquoi aussitôt qu’on soupçonne qu’un athlète a subi une commotion cérébrale car il a eu un coup à la tête, et ce, même en l’absence de signes ou de symptômes, il est préférable de le retirer du sport et de surveiller l’apparition de signes et de symptômes pour une période d’au moins 48 heures. Cela car les effets d’un deuxième coup à la tête alors que le cerveau est encore fragile aux effets du premier chocs peuvent produire une seconde commotion cérébrale et augmenter le temps de récupération, mais aussi, dans de rares cas, causer la mort. Attention : 1 athlète sur 2 ne fera pas mention de ses symptômes pour ne pas arrêter de jouer!

Les symptômes d’une commotion cérébrale sont les suivants : les maux de tête, les étourdissements, la perte de concentration, la confusion, la sensibilité à la lumière, les nausées, les problèmes de mémoire et rarement la perte de conscience. Les symptômes graves sont les suivants et nécessitent de se rendre à l’urgence : vomissements répétés, crise d’épilepsie ou de convulsion, affaiblissement généralisé, perte de conscience, détérioration de l’état de conscience, mal de tête intense ou qui s’aggrave, confusion, désorientation ou irritabilité, vision double, trouble de la coordination, difficulté à reconnaître les personnes et les lieux, pupilles inégales, douleur au cou, graves problèmes d’équilibres, somnolence excessive, problèmes de la parole, faiblesses, picotements ou sensations de brûlure aux bras et aux jambes et changement inhabituels dans le comportement.

Notre conseil : parler à un professionnel de la santé afin d’avoir l’heure juste! Une commotion cérébrale évoluera favorablement en 7 – 10 jours dans 80-90 % des cas, si elle est bien gérée!

Suite à un traumatisme crânien, le cerveau doit se débarrasser de la vague de déchets produite par des cascades chimiques déclenchées par la blessure. On peut comparer cela à une ecchymose du cerveau. Toutes les actions du cerveau se font plus difficilement et, si on lui en demande trop, il continuera de créer des déchets et cela peut amener des séquelles chroniques et une récupération plus longue. Le cerveau DOIT SE REPOSER. Par repos, on entend, repos total, autant physique et mental. On doit se couper de toute stimulation. Les écrans de télévision et de téléphone font partis des stimulations nuisibles à la récupération du cerveau puisque cela le surstimule. La meilleure activité reste de DORMIR, même pas de musique! C’est la meilleure façon pour le cerveau de se nettoyer. Au niveau de l’alimentation, manger sainement seulement si on a faim.

Lors d’une visite chiropratique, il s’agira d’abord d’évaluer et quantifier l’état présent, exclure la possibilité de fracture ou de symptômes graves puis conseiller sur le protocole de retour aux activités. Le chiropraticien déterminera quand sera le moment opportun pour procéder au traitement du cou. Il peut également vérifier la mobilité du bassin pour s’assurer que le liquide cérébro-spinal (liquide de nettoyage du cerveau et de la moelle épinière) circule bien. Cela afin d’aider à débarrasser le cerveau de son accumulation de déchets métaboliques.

Il est entendu qu’une seule commotion cérébrale suffit à provoquer des changements cerveau, mais ses conséquences à long terme seront minimes s’il y a une prise en charge adéquate. Par contre, l’accumulation de 3 commotions cérébrales ou plus cause des dommages permanents au fonctionnement du cerveau. On parle alors d’encéphalopathie traumatique chronique. Dans une étude publiée cet été 2017 par le Journal of American Medical Association, l’analyse de 111 cerveaux de joueurs de la Ligue National de Football post-mortem a révélé que 110 sur 111 présentaient des signes d’encéphalopathie traumatique chronique qui se traduit en lésions physiques visibles semblables à celles de la démence. Ces lésions, associées aux chocs répétés au niveau de la tête, peuvent causer des troubles de mémoire, de la démence, des troubles de l’humeur et des symptômes moteurs.

Les commotions cérébrales ne sont donc pas à prendre la légère, surtout dans les sports de contact ou tout doit être mis en œuvre afin de réduire la fréquence de survenue :

  1. Augmenter l’âge où les contacts sont permis.
  2. Sévir contre les actes illégaux dangereux.
  3. Former les entraîneurs dans la gestion et détection des commotions cérébrales.
  4. Enseigner la sécurité dans le sport (cheerleading, trampoline, football…).
  5. Renforcer la musculature cervicale.

Vous trouverez sur ma page Facebook le vidéo sur le protocole de repos et retour aux activités et au sport ainsi que les raisons pourquoi le chiropraticien peut être un allié de choix dans la gestion saine de la blessure qu’est la commotion cérébrale puisque cela relève de son champ de compétence neuro-musculo-squelettique.

Rappel :

  • L’absence de signes ou de symptômes immédiatement après le choc ne signifie pas qu’un athlète n’a pas subi de commotion ;
  • Il n’existe actuellement aucun test permettant de déceler une commotion chez un athlète tout juste après un incident.

N.B. Ces informations sont mises à votre disposition et ne remplacent pas l’avis d’un professionnel de la santé dûment formé.

©Dre Mélissa Burbaud, Chiropraticienne
450-474-4799
Clinique Chiropratique Montée Masson de Mascouche

Sources:

  • Consensus Statement on Concussion in Sport, British Journal of Sports Medicine, 47(5), 2013
  • Protocole de gestion des commotions cérébrales. Première Édition. Dave Ellemberg, Ph.D. Professeur, Université de Montréal. Co-directeur, Centre d’Intervention en Commotions Cérébrales. CICC, 2015
  • Mez J, Daneshvar DH, Kiernan PT, Abdolmohammadi B, Alvarez VE, Huber BR, Alosco ML, Solomon TM, Nowinski CJ, McHale L, Cormier KA, Kubilus CA, Martin BM, Murphy L, Baugh CM, Montenigro PH, Chaisson CE, Tripodis Y, Kowall NW, Weuve J, McClean MD, Cantu RC, Goldstein LE, Katz DI, Stern RA, Stein TD, McKee AC. Clinicopathological Evaluation of Chronic Traumatic Encephalopathy in Players of American Football. 2017;318(4):360–370. doi:10.1001/jama.2017.8334
  • Frémont, Pierre, M.D. MOOC – Commotion cérébrale : prévention, détection et gestion dans mon milieu, Université Laval, 2017.